Comment faire des aimants performants pour les intégrer dans des capteurs embarqués, dans des systèmes de récu- pération d’énergie… sans utiliser les matériaux qu’on appelle les « terres rares » et qui, comme leur nom l’indique, sont peu abondants ? Peut on trouver de nouveaux matériaux alternatifs moins polluants et plus durables ? Pour répondre à ce problème, retournons en enfance et jouons au Lego® ! Pourquoi ne pas utiliser en effet des briques élémentaires et les assembler pour en faire l’aimant que l’on souhaite ? C’est à partir de cette simple idée que des chercheur·es ont développé un nouveau procédé de fabrication et d’intégration d’aimants à partir de nanopar- ticules magnétiques. Lorsque l’on réduit la taille d’objets, des nouvelles propriétés apparaissent ou peuvent être exaltées. C’est exactement le cas dans les particules de cobalt, si on réduit suffisamment leur taille (< 25 nm) et que l’on contrôle leur forme, chaque nano-batônnets peut se comporter comme un nanoaimant. Pour les assembler nul besoin de nano-pinces mais de champs magnétiques localisés ! Les forces d’attraction, dites de magnétopho- rèse, font alors le travail et conduisent à des assemblées denses de nanobatonnets et donc à de nouveaux aimants nanostructurés. Cette nouvelle technique de fabrication est rapide, facile à mettre en œuvre et permet de préparer des aimants de taille contrôlée soit directement à des endroits précis d’un substrat ou autosupportés, analogues à vos aimants de frigo. Ces aimants permettent déjà d’actionner des capteurs de masse ultrasensibles grâce au champ magnétique qu’ils génèrent.